Qu'est ce que l'hypnose ?

Benjamin Bureau est aussi praticien en hypnose à Lille.

Pratique très ancienne, l’hypnose a commencé à être étudiée plus scientifiquement en Europe à la fin du XVIIIè siècle. Au XIXè, elle a donné lieu à des controverses notamment en France. Au XXè siècle, le psychiatre américain Milton H. Erickson a apporté une nouvelle manière de procéder, au plus près de la personnalité des patients.

L’hypnose est un outil que le patient apprend à utiliser.
Ensuite, il peut s’en servir à sa guise.

 

En quoi consiste-t-elle ?

Il s’agit simplement de focaliser son attention, dans un lieu sûr et une position confortable. Cette expérience amène à une perception et un ressenti nouveaux de nos difficultés. Nos sensations et nos pensées peuvent alors se modifier. On « voit » les choses différemment.
Dès lors, nous avons davantage conscience de ce qui nous pose vraiment problème, nous sommes mieux reliés à notre ressenti et nous prenons contact avec des ressources intérieures.

Pour ma part, ce sont deux personnes qui m’ont ouvert à l’hypnose: François Roustang, philosophe, psychanalyste et psychothérapeute très original, à l’œuvre considérable; et le Dr Charles Joussellin, médecin, très impliqué auprès de ses patients et dans la réflexion philosophique sur son métier, avec qui j’ai travaillé plusieurs années. Ensuite, j’ai eu la chance d’être formé par l’AFHYP, à La Madeleine, par Sandrine Picard et Pierre Lelong. En savoir plus sur le psychologue

 

François Roustang et l’hypnose

François Roustang (1923-2016) a été une figure majeure de l’hypnose en France. Connu par ses nombreux ouvrages, notamment chez Odile Jacob, il était curieusement assez peu connu des psychologues.
Jésuite, il a quitté l’ordre vers 40 ans pour devenir philosophe puis psychanalyste, notamment au sein du courant lacanien dans les années 70. Déçu par ce que devenait la psychanalyse lacanienne et le suivisme de ses praticiens, il se forme à sa propre pratique et découvre l’hypnose. Il s’intéresse alors aux philosophies orientales, mais aussi aux courants thérapeutiques américains proches de l’hypnose, représentés par Gregory Bateson et surtout Milton H. Erickson. Il fait également beaucoup référence à Wittgenstein.

François Roustang tient néanmoins à se forger sa propre méthode thérapeutique et à théoriser avec ses propres mots. Sa conception de l’hypnose et de la guérison en devient alors très originale et surtout de plus en plus simple. Pour simplifier à l’extrême, François Roustang conçoit l’hypnose comme un moment permettant au patient, en restant juste sur sa position et sans rien vouloir, d’abandonner ses symptômes.  Et plus la pratique est dépouillée, simple, dénuée d’intention, et plus elle est efficace…  « Les symptômes disparaissent comme par enchantement » dit-il.

Il ne s’agit néanmoins pas là d’une pratique magique, efficace pour tout le monde. François Roustang dit d’ailleurs n’avoir aidé que « des patients déjà guéris ». Il s’agit plutôt d’une invitation faite au patient à cesser de vouloir et à simplement épouser le mouvement de la vie, telle qu’elle se présente à lui au moment présent. On pourrait dire à cesser de résister à ce qui se passe. Tout le monde n’est pas prêt à faire cette expérience et donc tout le monde n’en bénéficie pas. Toutefois, accepter de tenter l’expérience peut initier à une philosophie de la vie que l’on pourrait qualifier d’ouverte à tous les possibles. C’est cette ouverture qui guérit.